Témoignage de Joanie Davrieux-Labelle | La Fondation du Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu

Menu

Partager :

Témoignages

Témoignage de Joanie Davrieux-Labelle

Joanie Davrieux-Labelle, Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu

Joanie Davrieux-Labelle, finissante en Soins infirmiers au Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu

« Je suis finissante en Soins infirmiers au Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu et j’ai eu la possibilité de participer à un séjour d’études humanitaires en Haïti. J’ai sauté sur l’occasion, car je savais que ce serait une expérience formatrice et inoubliable!

Le choc culturel est apparu dès notre arrivée à l’aéroport. Il n’y avait absolument aucune organisation sur place. Sur la route, il n’y a pas de panneaux « arrêt » ni lumières de circulation. La méthode utilisée, c’est le klaxon! Les gens marchent même pieds nus tout près des falaises, avec les poules, les ânes et les chiens. Les enfants poursuivaient la voiture en criant « les blancs »! Port-au-Prince était très insalubre. Il y avait des déchets dans les rues et on pouvait voir des gens qui se lavaient à l’extérieur.

La clinique est située en campagne, à Labrousse, dans un lieu plus tranquille. Les gens étaient des personnes exceptionnelles qui nous ont accueillis d'une façon dont nous n'imaginions même pas.

Dans cette région, l’éducation se termine souvent à l’école primaire. Les gens se retrouvent ensuite sur le marché du travail dans les grandes cultures, telles que les mangues, les bananes, les avocats ou la canne à sucre.

On pouvait recevoir jusqu’à 150 patients dans une journée. Nous débutions à 7 h et terminions vers 19 h. La file d’attente commençait vers 4 h et les bénéficiaires pouvaient marcher durant six heures pour se rendre à notre clinique. Malheureusement, on ne pouvait pas recevoir tout le monde et plusieurs devaient retourner chez eux sans avoir reçu la consultation. Nous avons traité des lipomes, des otites, des AVC, des becs de lièvre, la Galle, etc.

On a trouvé difficile de pouvoir seulement donner des comprimés pour soulager temporairement la douleur. Pourtant, ces cachets ont permis aux gens de réaliser leurs projets et d’aller un peu plus loin. Par exemple, cela a permis à un père de famille de terminer sa toiture et ainsi améliorer le sort de sa famille. Il faut savoir qu’en Haïti, l’espérance de vie est seulement de quarante ans.

De notre côté, nous avons particulièrement trouvé difficile d’être aussi choyées alors qu’ils n’ont pas grand-chose. Par exemple, tous les soirs nous avions un repas complet, alors que la majorité des enfants n’ont pas cette chance.

Cette expérience nous a changées. Au retour, il était clair que l’on devait finir nos assiettes! On faisait attention à l’eau chaude, on remarquait toutes les différences flagrantes entre nos deux pays : l’organisation, l’opulence, les accessibilités au niveau de l’éducation et des soins de santé, etc. Nous sommes revenues alors que c’était le temps des fêtes au Québec. On peut vous assurer que le choc culturel était vraiment intense!

Nous remercions les multiples partenaires, dont la Fondation du Cégep, qui rendent possible cette expérience inoubliable et formatrice!